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L’entourage naturellement aidant.

Texte écrit pour réagir et commenter cette publication sur le site de France Asso Santé : Prise en charge de l’entourage d’une personne dépendante à l’alcool Dans ce texte le mot aidant n'apparait à aucun moment pour qualifier l'entourage et le rôle essentiel de son implication dans la démarche de soins orientée rétablissement de son proche malade.

Je suis moi-même adhérent et bénévole dans une association d’entraide, je sais l'importance des groupes d'entraide et je ne sais que trop bien les pièges et les souffrances de la co-dépendance.

Mais pour changer l’image de l'addiction à l'alcool, pour lui faire reconnaitre par tous le statut de maladie, il faut aussi donner à l'entourage toutes les chances, les moyens et la reconnaissance du statut d'aidant.

L'offre de soin en thérapie systémique est totalement insuffisante et privée de moyens aujourd'hui en France.

Quand comme dans notre cas l'addiction dans sa forme la plus sévère s'accompagne des pathologies duelles que sont l'anxiété généralisée, la dépression et les pulsions suicidaires, le risque vital est omniprésent. La mise à l'écart systémique et systématique de l'entourage dans la démarche de soins en psychiatrie devient alors le moteur principal de l'incapacité de l'entourage à être aidant.

Maintenu au silence j'ai vécu avec ma femme malade et nos trois garçons, enfants puis adolescents dans l'insécurité la plus totale. Malgré toutes mes tentatives aucun dialogue aucune démarche d’information sur les traitements l’offre de soins et l'évolution de la maladie.

J’ai entendu aux urgences : « vous êtes conscient que votre femme est suicidaire » et aussi « vous connaissez le syndrome de Korsakoff » et bien-sûr et surtout « Vous n’y pouvez rien ».

Vous pouvez me croire cette maltraitance est moteur dans la souffrance et les traumatismes de l'entourage et de ce point de vue la co-dépendance à le dos large.

Alors oui il est fondé d'utiliser les termes de non-assistance à personnes en danger pour qualifier l'absence de de dialogue, de prise en charge et d’accompagnement pour l'entourage en particulier et plus encore dans le cas des enfants et des adolescents qui vivent cette spirale infernale aux cotés de leurs parents malades et co-dépendant.

Je veux conclure en citant ces propos du Pr Reynaud :

"Les associations d’entraide accompagnent, soutiennent, entourent et soignent. Elles doivent continuer cette œuvre admirable, (...) et surtout s'impliquer dans le débat public et peser sur les politiques de santé."

Ces propos figuraient sur le site de notre association Entraid'Addict

Ces propos sont le moteur de mon engagement d'usager, de pair aidant, de militant : témoigner et ne rien lâcher pour obtenir l'évolution des parcours et de l'offre de soins avec ce slogan :

L'entourage aidé à être aidant partenaire essentiel des démarches de soins orientées rétablissement

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