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BRISER LE SILENCE

Résumer notre parcours en quelques lignes n’est pas chose facile Dire d’abord que ma démarche tient du devoir de mémoire, de l’instinct de survie ,de la démarche de deuil et de la nécessité de donner une suite à notre combat contre la maladie. Commencer par la fin : Le décès accidentel de mon épouse le 15/11/2017 à notre domicile des suites d’une alcoolisation massive. Ne pas écrire ici l’indicible l’inavouable mais vouloir le crier pour faire évoluer les parcours de soins. Dire plus de 9 ans de combat contre cette maladie, ponctués d’alcoolisations massives prises en charge aux urgences. Dire l’absence de dialogue avec la responsabilité médicale en charge des structures de secteur qui ont suivi ma femme. Dire que cette absence de dialogue est institutionnelle et revendiquée par déontologie au nom des droits du patient. Dire les hospitalisations sous contraintes que j’ai demandées, les séjours en service fermé, la contention. Dire que cette phrase « protégez-vous et protégez vos enfants » n’est pas une proposition de participation à la démarche de soin. Dire la brutalité pour les « personnes à prévenir » des procédures d’exclusion des centres de cure en cas d’alcoolisation. Dire que la prise de risques que comporte ces procédures est insupportable pour l’entourage. Dire la solitude, le stress, le déni, la vigilance, les distances qui se creusent et la résilience de notre amour toujours. Dire l’absence de dispositif d’annonce et d’accompagnement quand la question : « connaissez -vous le syndrome de Korsakoff » est posée par un soignant aux urgences qui vous confronte à l’impuissance collective. Dire que le droit à l’espoir est respectable. Suivra une liste d’évènements indésirables et de silences entre les murs de la psychiatrie. Dire l’impuissance de l’amour, la mienne ,celle de nos trois garçons , et la sienne. Dire que cet amour perdure. Affirmer ma volonté de témoigner pour faire bouger les choses. Refuser que ma femme repose sous une chape de silence. Espérer votre aide pour faire entendre ma voix.

Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. Victor Hugo

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