Santé Mentale : L’entourage un soutien et une ressource importante !!
Les semaines d’informations sur la santé mentale sont l’occasion pour oser en parler. « Vous n’y pouvez rien, protégez-vous, protégez vos enfants ». Être raccompagné à la sortie des urgences par cette injonction sans autre orientation, c’est ainsi qu’a commencé mon parcours de conjoint aidant laissé errant à la porte des soins. La tribune publiée dans Ouest-France le 10/10 « Les Français face à l’errance thérapeutique » dénonce je cite l’errance thérapeutique comme inhérente à la maladie chronique en oubliant de citer l’entourage. En têtes de chapitres « oser parler, s’informer, s’entourer », et cette phrase : « Patients, professionnels de santé, associations, entreprises de l’innovation, c’est l’ensemble des acteurs qui est ici concerné ». Et c’est l’ensemble de millions de proches bien souvent en détresse qui est ici encore une fois oublié et de fait ostracisé. Concernant la santé mentale, la psychiatrie maintien de prime abord l’entourage à l’écart de la démarche de soin de l’usager malade. La mise en œuvre d’un dialogue incitatif à l’expression des consentements mutuels du patient et de ses proches pour permettre d’accueillir, d’informer, et d’accompagner l’entourage dans le respect du secret médical, repose sur la seule volonté des responsabilités médicales de mettre en œuvre ce dialogue avec l’entourage tout au long du processus de soins. Il faut également préciser que, dans le cas de diagnostics sévères, le secret médical ne s’oppose pas à l’information de l’entourage et sans aucun doute encore moins (voir jamais) à son accompagnement. Et pourtant l’HAS peine à faire reconnaitre l’entourage comme un soutien et une ressource Importante. L’HAS recommande l’alliance thérapeutique comme fil rouge des bonnes pratiques dans l’annonce d’un diagnostic psychiatrique sévère. La sollicitation et la participation de l’entourage sont présentées comme à rechercher et souhaitables sous réserve du consentement du patient. Malheureusement l’HAS pondère elle-même son souhait de la réalité actuelle des pratiques en synthétisant sommairement : « Eventuellement l’entourage ». Ne précisant en aucune manière la nécessité d’informations et d’accompagnement par ailleurs de l’entourage vivant au quotidien au côté de son proche gravement malade (hormis dans les situations prévues par la loi). Confronté dans les faits aux silences des responsabilités médicales à mon égard et à l’insécurité permanente de nos parcours de vie individuels et familial, je ne peux que dénoncer une fois encore, cette maltraitance silencieuse de l’entourage. « Vous devez la convaincre de se présenter aux urgences », comme seule réponse à mes signalements de détresses alors même que le risque de pulsions suicidaires était omniprésent. Et après son décès la réalité crue de cette intolérable conclusion : « Vu sa pathologie, cela pouvait arriver n’importe quand », qui dit tout de l’abandon de l’entourage à son sort. Aujourd’hui, engagé, militant, et représentant des usagers, je veux conclure sur les avancées à venir et les travaux en cours. La France viens d’accueillir un sommet mondial de la santé mentale. L’ambition et les contributions de ce sommet au niveau international et au niveau français sont entre autres de produire des recommandations en faveur de la promotion des droits comme levier de changement dans les pratiques de soins. Parmi ces droits fondamentaux, il y a le droit pour les membres de l’entourage de vivre en sécurité auprès de leur proche malade et de disposer des moyens de lui venir en aide. Être accueillis accompagnés, informés, formés, soutenus, soignés aussi. Reconnus usagers aux côtés du proche malade, être aidés pour être aidants.